Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Les cavalcades autrefois.

   par Dominique Delacour



Un petit rappel sur le carême et les carnavals



Pour parler des cavalcades, il faut se projeter du 19e siècle jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale et l’entre-deux guerres. Il faut aussi s’intéresser à deux noms commençant tous deux par CA pour comprendre les liaisons entre ces termes.

Samedi saint : ramassage des œufs de Pâques en 1986 par les enfants de chœur




1- Le carême.
C’est un temps religieux de pénitence de 40 jours consacré à la préparation de Pâques. Il commence le mercredi des cendres jusqu’au samedi saint avec une pause à mi-parcours pour se défouler et faire la fête : c’est la mi-carême.
2- Le carnaval.
C’est un temps de réjouissances profanes depuis l’Epiphanie jusqu’au mercredi des cendres et avec la mi-carême, jour particulièrement attendu pour reprendre les festivités de plus belle après 20 jours de pénitence.
Les réjouissances pendant le carnaval sont nombreuses, variées et souvent différentes d’une région à l’autre et même entre villages voisins.
Le carnaval fait déjà penser aux défilés d’enfants accompagnés de quelques adultes, la plupart déguisés. Un peu oubliés par la suite, ils ont été repris dans les années 1970-1980 avec les enfants des écoles et autres personnes de tout âge, faisant admirer leur déguisement recherché, comique, en sollicitant la générosité des spectateurs.

Autrefois, un nombre important de coutumes se déroulaient les jours de carnaval. En voici quelques-unes, attestées dans notre région au 19e et au début du 20e siècle :
- le cortège avec un char transportant un mannequin confectionné pour être brûlé à la fin de la journée et un charlatan, personnage fort en bagout sachant exploiter la crédulité des gens pour mettre de l’ambiance et aussi pour inciter les spectateurs à faire preuve de générosité envers les participants.
- Le charivari : Les jeunes gens font du vacarme devant la maison de personnes dont le comportement n’est pas conforme à la normale : époux ou épouses infidèles, trompés, mal assortis, etc.

Carnaval 1991, le tour du village



- Les combats de coqs : Le lundi gras, le gagnant promène son coq vainqueur du combat en le décorant, les pattes liées pour quêter dans le village et fêter la victoire.
- Le jeu de l’oie : le lundi gras, le vainqueur, les yeux bandés est celui qui a réussi à trancher le cou de l’oie avec un sabre. Elle est déjà morte, mais dans les temps reculés, l’oie était vivante.
- Le billotage des éteux : C’est un divertissement réalisé par les mariés de l’année écoulée avec la jeunesse du village. Un éteuf est une pelote confectionnée avec des rubans donnée par la mariée de l’année précédente. Biller veut dire lancer. Le jeu consiste à enfoncer un piquet bien droit, y mettre une planchette large et épaisse et à poser la pelote à l’une des extrémités de celle-ci.
Le mari de la mariée ayant fourni la pelote s’arme d’un bâton et frappe un grand coup sur le bout de la planchette restée libre. La pelote est projetée en l’air et tombe au loin. Les garçons se précipitent pour l’attraper à sa descente. Le vainqueur est celui qui ramasse trois fois la pelote et l’offre à la fille de son choix. Evidemment, ce jeu réalisé à proximité d’une mare gagne en intérêt et en fous rires.
- Les brandons : C’est le jour où le mannequin symbolisant le carnaval est brûlé et indique la fin des jeux.

Carnaval 1997, la pose photo



Les cavalcades, parlons-en !
Une cavalcade est une sortie dans le village et dans les villages alentour avec des chevaux attelés à des chars conduits par des cavaliers. Les termes cavalier, cheval et cavalcade sont de même origine.
Le but de ces cavalcades est de créer, s’amuser, faire la fête. Elles se font souvent pendant les carnavals de Mardi gras et de mi-carême.
Mais elles sont aussi organisées, outre la détente et le plaisir, dans un but d’aide et de charité, lors de catastrophes, allant de l’échelon national au niveau local pour venir en aide aux écoles, aux pauvres du village, etc. Non seulement elles sont festives mais elles essayent de se produire avec beaucoup de spectateurs afin de récolter un maximum de bénéfices pour leur objectif caritatif.

Notes :
- Les six coutumes des carnavals mises en avant dans cet article proviennent des travaux du Comité de folklore champenois, volume 1 : « Le carnaval et les feux de carême champenois ».
- Les deux prochains articles concerneront les cavalcades organisées dans l’arrondissement de Sainte-Ménehould et un peu au-delà.


Carnaval en 2001, les enfants des écoles du regroupement scolaire d’Auve


Photo d’un carnaval en 1910 à Somme-Bionne
au cours duquel s’est déroulée également une cavalcade remarquable



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