Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La rubrique de Jeannine Cappy.

La fête de la gare à Villers-Daucourt.

   par Jeannine Cappy



On dansait sur la place qui avait bien été un peu balayée pour l’occasion, mais il restait tout de même des cailloux qui n’empêchaient nullement de tourner vivement au son des valses ou des javas. Seules, les chaussures souffraient. Heureusement, à cette époque, les cordonniers ne manquaient pas.
Je me souviens que ma sœur Hélène, très coquette, son amie Odette Pierre-dit-Méry [2] et quelques autres jeunes filles portaient de jolies robes longues en taffetas.
Le « Café de la Gare » installait des tables dehors, et servait, entre autre, le rafraîchissement en vogue : Un peu de Suze avec de l’eau de Seltz Eau se Seltz : [3].
On rentrait tous ensemble à la nuit noire, gais, fatigués mais en chantant. Je me souviens particulièrement d’une chanson de Tino Rossi « Tant qu’il y aura des étoiles, sous la voûte des cieux, il y aura dans la nuit sans voiles, du bonheur pour les gueux »
Il y en avait bien eu aussi pour nous, « du bonheur. » »


Le café de la gare probablement avant 1914. Devant, la famille Maréchal


Simone Charpentier“Delacour, la fille de la garde-barrière de l’époque, habite maintenant à Villers. La fête était à sa porte.
« Maman invitait famille et amis mais aussi des jeunes de mon âge .Elle préparait un repas copieux, simple et délicieux. On n’ allait pas à la boucherie pour autant. Le jardin et la basse-cour fournissaient les matières premières. Je me souviens surtout de ses succulents pâtés-croûte : Viandes blanches coupées en petits morceaux et marinées la veille, qu’elle portait chez le boulanger de Villers, M Rollet, qui les façonnait et les faisait cuire. Les desserts étaient nombreux, faits maison eux aussi.. : biscuits de Savoie, crèmes à la vanille ou au chocolat, toutes sortes de galettes, principalement aux fruits, surtout aux mirabelles, c’était la saison. Quel régal ! Seules, les traditionnelles brioches étaient achetées chez le boulanger.!
J’ai gardé particulièrement en mémoire Mademoiselle Petit et sa confiserie ambulante, brillante de propreté. C’était une caravane dont la moitié lui servait de logement. Elle était de Moiremont qu’elle quittait de Pâques au 11 novembre. Elle allait de fête en fête. Quand l’une était finie, un agriculteur venait avec un cheval pour conduire la caravane jusqu’à un autre village. Elle suivait à pied »

Jeannine Jesson-Mathieu, la fille du chef de gare était aussi aux premières loges ! Agée de 8/9 ans à l’époque des dernières fêtes, ses meilleurs souvenirs, « ce sont les manèges ».
« Enfants du chef de gare, ça nous valait, à mes frères et à moi des tours de manège gratuits. Les forains nous installaient dessus, et on y restait le temps qu’on voulait. Comme les parents étaient bien occupés avec leurs invités, ils ne nous surveillaient pas trop. Une fois, je suis restée toute un après-midi sur le pousse-pousse. J’étais malade en descendant, je ne tenais plus debout !
Il y avait quelques fois de l’orage, les gens se réfugiaient où ils pouvaient, dans la salle d’attente de la gare, au café Les bagarres étaient très rares mais j’ai gardé le souvenir d’une qui m’avait fait très peur ».

Photos : Claude Cappy

Notes

[2Après son mariage, Odette Notat. Elle vient malheureusement de nous quitter.

[3Eau ordinaire chargée de gaz carbonique sous forte pression, qui nécessitait une bouteille spéciale entourée de d’une résille métallique et munie d’un siphon.

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